Aujourd'hui, nous partons à la rencontre de Maxime, arbitre du ROC Aveyron Handball et tout juste retenu pour arbitrer les 16e et 8e de finale de coupe de France à Lourdes le 19 février. L'occasion de mettre en lumière le rôle méconnu d'un arbitre de handball.
Présentez-vous-en quelques mots ?
28 ans, originaire de Rodez et handballeur depuis près de 20 ans.
J'ai d'abord évolué en tant que joueurs à Rodez jusqu'en -18 France. Ensuite, j'ai rejoint le club de La Roche-sur-Yon en Vendée le temps de mes études. Aujourd'hui, je suis joueur au ROC Aveyron Handball en division territoriale et arbitre au plus haut niveau régional depuis 1 an.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le parcours d'un arbitre au handball ?
Tout part de la formation des jeunes joueurs. Lors des entraînements puis des matchs, certains d'entre eux s'intéressent naturellement à l'arbitrage. Ils intègrent alors les écoles d'arbitrage présentes et animées par les clubs. Puis viennent les niveaux territoriaux en senior permettant d'arbitrer localement.
S'en suit un parcours de formation par la ligue régionale.
Les binômes les plus prometteurs intègrent alors un groupe dit "performance" sorte d'antichambre des arbitres nationaux.
Qu'est-ce qui vous a amené à l'arbitrage ?
Au début, je me suis retrouvé arbitre un peu par hasard lors des matchs jeunes, plutôt pour donner un coup de main. Puis j'ai beaucoup apprécié le fait d'avoir une vraie influence sur le rythme des rencontres et il faut le dire, c'est la meilleure place pour regarder un beau match !
Ensuite, j'ai été accompagné par le club puis le comité et enfin la ligue afin de progresser, trouver un binôme avec qui monter les échelons et découvrir l'exigence de cette fonction indispensable dans le sport. Aujourd'hui, j'officie exclusivement sur des matchs de nationale 3 féminine et prénationale masculine.
Être arbitre prend du temps, quelles sont les moments forts d'une saison ?
Déjà, il est important de rappeler que les arbitres d'un club jouent tous les week-ends à l'extérieur !
La saison démarre dès le mois de juin avec les tests écrits et tests physiques.
Ensuite, vient septembre avec les stages de rentrée permettant d'accorder les consignes de la saison. Au fil des rencontres, nous sommes observés et évalués sur nos différents arbitrages. En parallèle des formations en visio, des tests écrits mensuels et des analyses vidéos de nos matchs nous sont proposés. En fin de saison le verdict tombe, nous pouvons être maintenus, rétrogradés ou promus en fonction des résultats obtenus.
Le ROC a de beaux projets sportivement, qu'en est-il pour l'arbitrage ?
Nous ne sommes pas en reste ! Notre école d'arbitrage comporte plus de 20 jeunes de U11 à U17. Nous leur proposons un modèle similaire aux étages supérieurs avec de la formation théorique et des accompagnements lors de leurs arbitrages par 3 accompagnateurs certifiés.
Côté seniors, ce sont 10 arbitres, dont plus de la moitié avec un niveau régional. 2 d'entre eux sont d'ailleurs accompagner par la ligue dans l'objectif d'intégrer le groupe performance à court terme.
Quels conseils donneriez-vous à de jeunes arbitres ?
Le plus dur c'est de siffler ! Tout le monde a un avis sur l'arbitrage, mais très peu enfile le costume. Il ne faut pas avoir peur de prendre des décisions, même si nous faisons des erreurs, après tout, quel joueur peut se vanter de ne faire aucune erreur pendant son match ? C'est la même chose pour un arbitre. J'aimerais rappeler la bienveillance nécessaire de la part des acteurs envers les jeunes arbitres, que ce soit les entraîneurs, les joueurs et surtout le public et les parents. Encourageons ces jeunes qui acceptent de prendre des responsabilités dès le plus jeune âge !
Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?
La première étape est de terminer cette saison en profitant de ce "bonus coupe de France". Il reste encore du travail pour atteindre le groupe performance puis le niveau national à moyen terme.
Pour l'école d'arbitrage, beaucoup d'épanouissement pour nos jeunes pousses, et qui sait, voir éclore un futur talent !